Certains sujets inspirent plus que d'autre. Katrina par exemple. Je me pose parfois la question du pourquoi de cet intérêt au détriment de cataclysmes naturels ou humains de la même envergure. Enfin, je sais qu'en introduisant ainsi ma chronique sur le roman Ouragan de Laurent Gaudé, on pourrait me soupçonner de chercher des poux à des romanciers talentueux. Katrina continue de fasciner. Par une catastrophe naturelle, une face sombre de l'Amérique, première puissance mondiale, a été livrée au monde entier interconnecté par le biais des médias classiques et de l'internet. Un désastre mettant à nue une des fractures sociales purulentes d'un pays qui exporte son American dream à tous les naïfs et autres damnés de la terre en quête de mirage. On imagine que c'est ce streap tease imposé qui a inspiré Gilles Leroy, Laurent Gaudé pour ne citer que les noms de romanciers français qui me reviennent à l'esprit, Jesmyn Ward romancière américaine dont le livre Bois sauvage a retenu l'attention et obtenu le National Book Award 2011.
Oubliant mes questions retorses et mes soupçons à la noix, je me suis intéressé à ce roman aux multiples voix de Laurent Gaudé. D'abord une voix singulière, celle de Joséphine Linc. Steelson, négresse centenaire qui porte en elle l'histoire de toute une communauté noire de la Nouvelle-Orléans. Puis celle de quatre autres figures. Un pasteur aumônier de prison à la foi évanescente, dont les mots traduisent un dialogue intérieur avec ...
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